| Posté le 12-08-2005 à 10:42:04
| vla ma fic, sur tales of symphonia...et je mets lotre dès kg fini mon chapitre Chapitre 01 : En des temps reculés, bien loin de notre ère paisible, une légende contait la création des mondes. Il y eut Gaïa, Derris et Nifheim. Les trois planètes restèrent séparées pendant des siècles. Un jour funeste, le destin fut changé. Gaïa, d'ordinaire si calme, devint deux terres distinctes, jointes par le mana, invisible l'une à l'autre. Deux portes furent crées avec elles, liant ce qui ne devait plus l'être. Quatre mille longues années plus tard, elles redevinrent ce qu'elles furent. Alors qu'il levait son épée, dont émanait une chaleur douce, le jeune homme murmura quelques mots, puis la lame s'abattit. De retour sur le sol ferme, il contempla la jeune pousse -nommée Yggdrasill- sourit timidement à sa compagne, et rit nerveusement. L'adolescent couru jusqu'au tronc, poursuivit par une meute de marmots piaillants. Il était en sueur et son souffle était rapide. Ses cheveux châtains lui retombaient devant les yeux - d'un vert tel une feuille au printemps -, étaient attachés en un catogan bas, et s'étalaient gracieusement sur ses omoplates. " Shayu ! Montre-nous encore comment manier un sabre ! " Il releva la tête, et un gamin, l'air sûr de lui, l'approcha. Il pointa son doigt sur la lame et déclara avec panache : " Au nom de tous les enfants, commença-t-il. Quelques-uns s'avancèrent. Je te demande...De nous montrer encore une fois ! " Dans un effort surhumain, Shayu se releva. " Je vous ai fait des démonstrations toute la matinée ! Je veux juste prendre du repos ! " Gémissements plaintifs. Il se retourna et soupira. " De toute façon...On retourne au village, on ne se bat pas à côté de l'arbre Yggdrasill... " Le vent souffla dans les rameaux comme pour approuver. Il pensa soudain à toutes ces années d'entraînement, et l'envie lui prit d'aller voir son vieux maître, Yukio Fujibayashi.
1 Il s'avança vers le vieil homme endormit, soupira et regagna la porte, quand une voix familière et féminine l'interpella. " Shayu Fujibayashi, ne bouge plus et attends-moi ! " Ce nom - Fujibayashi - lui avait été donné par le maître. Orphelin, c'était celui qu'il considérait comme son père. Chaque fois qu'il le voyait, il était pris entre passion et méprise. L'ancêtre avait eu pitié de lui, tout de même. La faiblesse, la vulnérabilité...autant de mots qu'il ne supportait pas. Alors qu'il restait debout, perdu dans ses pensées, l'adolescente lui sauta au cou. Tous deux s'affalèrent sur le sol poussiéreux. Les cheveux longs et bleutés de la donzelle lui chatouillaient le visage et le cou. Il se retint d'éternuer. " Ida ? " Elle releva la tête. " Et oui, mon vieux c'est bien moi ! Ida Combatir pour vous servir... - Alors relève-toi, tu m'écrases les côtes. " Elle se releva d'un bond, ses deux couettes suivaient le mouvement. " Tous les gosses te cherchent tu sais ? Déclara-t-elle, ravie de passer un message. Ils pensent que tu t'es assez reposé. - Dis leur que non. - Je ne suis pas là pour leur ramener le message...ou il faudrait une petite compensation... - Rêve. - Radin. " Il partit, sabre nonchalamment posé sur les épaules, le tenant d'une main. Ida le regarda quelques secondes, puis et empoigna un bâton et entreprit de se rapprocher. A l'instant où son bras se détendit, Shayu se retourna et, se saisissant de son arme, trancha l'extrémité du gourdin. " Tu t'es bien amélioré dis donc ! Sourit-elle timidement. - Et oui..." Elle s'assit, entoura sa tête de ses bras et s'endormit. Il retourna auprès de l'arbre, contempla son feuillage, se blottit entre ses racines et dormit d'un sommeil sans rêves. Au matin, il ouvrit lentement les yeux. La lumière filtrait entre les feuilles tendres, mais une ombre s'étalait sur lui. Il vit deux yeux d'un bleu profond, surmontés de cheveux rouges tressés partiellement. Un visage assez pâle, se dit-il, presque trop. " T'es un arriéré qui vit ici, demanda-t-il sans la moindre gêne. - Arriéré n'est pas le mot, mais je vis ici... - Yuan a dit qu'avant les gens qui habitaient là étaient très intelligents mais ils ont changé. - Yuan ? C'est ton père ? " Le jeune eut un rire cristallin, penchant la tête de côté. " Non non, c'est un héro, un vrai héro comme dans les histoires ! " Ah, comme c'est adorable à cet âge, se dit Shayu en soupirant. Le gamin devait avoir entre treize et quatorze ans, il rayonnait de gaieté. Lui-même était âgé de 18 ans, et sa jeunesse le faisait sourire. " Tu es sûr que tu n'as pas passé l'âge des contes de fées ? - Je t'assure que c'est vrai, répliqua-t-il avec une expression contrariée. Il était là, il y a deux mille ans ! Il a vu les sauveurs...Il a aidé a séparé le monde aussi... - Mais oui, oui... " Malgré les divagations de l'enfant, il garda la tête froide. Assez pour remarquer l'exsphère qu'il tenait dans sa main. " Une exsphère hein ? C'est quoi ton nom ? - Sixte, dit-il avec étonnement. Sixte Wilder, de l'ancienne lignée du mana. Et toi aussi tu as une exsphère, non ? " Il pointa le pendentif - distraitement sorti - au cou de Shayu. Celui-ci le rangea tout de suite. La sphère écarlate tinta. Le garçon, intéressé, se pencha sur lui. De longues mèches rebelles vinrent se poser sur son doux visage. " Pourquoi tu en as une ? Il paraît que c'est interdit. - Je te retourne la question, fit Sixte. - Eh bien...maître Fujibayashi me l'a donnée. - Oh, je comprends pourquoi je suis venu ici alors. Yuan a dit qu'une certaine Sheena Fujibayashi faisait partie du groupe qui sauva le monde. C'est son descendant ? - Je sais pas..." Le gamin se redressa d'un coup et, voyant le sabre, eut un sourire forcé. " Toi aussi on t'a entraîné ? - Oui. " Il sortit un poignard de sous ses vêtements et le pointa sur l'adolescent. Une pointe d'amusement apparut dans ses yeux. " Alors, un petit combat, juste entre futurs amis ? " " Ce gamin est trop sûr de lui ", se dit Shayu. Sixte prit son exsphère et la porta à sa main gauche. Une lumière chaude se répandit, puis l'enfant se lança en avant. Shayu happa son sabre et le leva juste avant que la lame courte pénètre la chair de son cou. Il jeta un coup d'œil au gamin et vit qu'il jubilait. Il se releva d'un saut de côté, en esquivant un deuxième coup qui aurait été asséné à sa frêle nuque. Sixte tituba un peu, et fixa sa main à présent en sang. Ses larmes vinrent s'y mêler. Il s'appuya à l'arbre, ses cheveux roux sombre dans le vent. Son teint était blafard. Sa peau au clair de lune, tous meurent, le temps passe, chacun attend son heure. Parfois elle ne vient pas. C'est ce que l'on appelle une vie maudite, dénuée de sens, sombrant dans des délires sanglants ...Il se repoussa brusquement, frôla le sol, prit appui de sa main libre, et frappa directement au ventre, laissant tomber sa dague. Ses yeux ( goufres sinistres ) le fixaient intensément ( lueur démente ). Il serra le gamin dans ses bras et les larmes coulèrent à nouveau. Il murmura quelques mots, puis hurla en s'effondrant.
2 Lorsqu'il arriva à l'entrée du village, Sixte dormait dans ses bras. Sa main était encore écarlate. Son souffle était calme, l'hystérie était passée. Shayu souffrait encore un peu, mais pas assez pour l'empêcher de marcher. Il entra chez lui sous une pluie battante, protégeant tant bien que mal l'enfant. Il le coucha sur une couverture épaisse et se perdit dans un sommeil profond. A son réveil, le gamin était assis sur le sol, désorienté. Il avait retrouvé son sang-froid et sa bonne humeur. Il contempla Shayu comme on contemple un tableau. Ses yeux se posèrent sur sa main, avec un haut-le-cœur. Il était sur le point de vomir lorsque Ida ouvrit la porte à la volée, l'air effaré. " Viens vite, dit-elle, essoufflée. Il faut que tu te dépêches ! " Les deux garçons la suivirent malgré leur étonnement. Tous trois coururent pendant quelques minutes avant d'arriver vers le tronc de l'arbre géant. De petites clochettes avaient été accrochées aux branches, de telle sorte que le vent les faisait tinter. Sixte leva la tête, et son expression passa de la peur à la stupéfaction. Le feuillage était devenu rouge, plutôt couleur hémoglobine. Du sang coulait entre les racines, formant des caillots noirâtres. Il produisait un bruit viscéral, crachant d'autres caillots par de grandes brèches béantes. Le gosse, croyant sans doute à un cauchemar, appuya sa main droite contre le tronc, regarda le sang, puis posa celle où trônait l'exsphère. Un cri étranglé déchira l'air, tandis que son bras s'enfonçait dans le végétal. La sphère renvoyait de puissant jet de lumière chaude. Ses cheveux, emportés par le souffle, volaient presque derrière lui. Son bras s'introduisait de plus en plus profondément dans le tronc, engendrant de grands jaillissements de sang brûlant. Son visage - plus blême que jamais - en était taché, et était convulsé par la terreur. Des gens affluaient vers la scène, certains s'évanouirent, mais la plupart s'enfuirent en courant. Restaient quelques courageux - ou trop apeurés pour bouger - et les trois jeunes. Toujours hurlant, aspiré par les viscères végétales, Sixte se débattait pour tenter de sauver sa vie. Ida réagit la première, voyant que Shayu était pétrifié sur place. Elle leva son épée - ressemblant plus à une hache, très lourde et encombrante - et entailla le bois. Giclements de sang, gémissements plaintifs. Dans un effort désespéré, le gamin tira son bras hors de l'arbre. Il saignait sur toute la longueur, s'arrêtant vers l'épaule. Il tomba au sol, pleurant, riant nerveusement en même temps. L'adolescent s'éloigna du végétal sanguinolent. " Il aspire les vies humaines, se dit-il, et il l'aurait bouffé vivant. " Quelques gens, restés en spectateur, commencèrent à hurler. " L'arbre s'est réveillé ! Il est à nouveau dévoré de l'intérieur, déclara une vieille femme, la prophétie va se réaliser, Nifheim reviendra sur cette terre fertile. " Elle fut tuée sur le coup par un villageois terrorisé, brandissant une fourche. " La f-fin du monde ? Pas pour moi ! " Il éclata d'un rire sinistre et s'ouvrit la gorge. Paroles murmurées, en un souffle seront balayées, ta vie est effacée, de l'intérieur tu seras dévoré, pour le bien du monde, fait remarquer ton malaise, car sinon tous en périront.
3 " C'est bon, ça s'est arrêté, le rassura Ida, tu peux arrêter de pleurer je t'assure ! " Sixte était encore à terre, couvert de sang frais, une odeur immonde émanant de lui. " Une odeur d'entrailles…Des entrailles très, très vieilles. Aussi vieilles que le monde...dit Shayu, perdu dans ses pensées. - Quoi ? - Non, rien. - Je pue, c'est ça ? fit remarquer le petit d'une voix pâteuse mais railleuse. - Oh, ça oui tu pues ", répondit-il avec un sourire. Les quelques cadavres - une demi-douzaine - étaient déjà enterrés. Les gens semblaient confus. Le gamin se releva difficilement, tituba un peu et alla gerber un peu plus loin. L'arbre éructait toujours du sang par ses orifices. De la fumée s'élevait à proximité. De l'encens, et de l'acide rongeant la terre. Certaines personnes commençaient à partir. Le village serait détruit dans une dizaine de jours, à la vitesse où les branches poussaient et l'acide se répandait. Un étrange bruit de succion se joignait à la joyeuse symphonie de ce végétal puant. " Ô doux relents du matin, que nous réserve les prochains mois ? ", pensa Shayu. Ida se tourna vers lui, inquiète. " Que sommes nous supposés faire à présent ? - Quitter cet endroit le plus vite possible, c'est-à-dire, tout de suite, et on emporte le nain. Ce truc va continuer de grandir je crois. - Qui tu traites de nain ? - Oui, tu as raison...Notre destination ? - Je crois que Meltokio ou Palmacosta, intervint le nain en question, seraient de sages décision. Ozette est beaucoup trop proche, et c'est beaucoup trop... - Beaucoup trop ? Questionna la donzelle. - Beaucoup trop rural pour moi, rétorqua-t-il avec un sourire gêné. - Eh bien, conclu Shayu, puisque nous avons le choix...Palmacosta est plus proche. " Ils prirent quelques provisions, et, jetant un dernier regard sur l'arbre maudit, ils partirent vers la lointaine ville de Palmacosta, encore vierge de toute malédiction. Chapitre 2
1 Shayu redressa la tête. Cela faisait 6 jours qu'ils étaient partis. Ils arrivaient à l'entrée de Palmacosta, où parfois, de petites branches sans feuilles sortant du sol se voyaient encore, vestiges du passé. Sixte marchait, souriant calmement, saluant quelques connaissances au passage. " Ce gamin est vraiment noble ? - Oui, il l'est ", répliqua le gamin en question avec une expression narquoise. Il s'approcha d'un groupe de jeunes filles en leur adressant un signe de la main. Ida avança vers lui, visiblement énervée. Elle lui mit une énorme baffe et cria qu'ils n'avaient pas le temps de courir les jupons. Il se remit à marcher, la joue rouge, silencieux. Il leva les yeux, et parut surpris. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire et il courut vers un homme vêtu d'une cape. " Yuan, s'écria-t-il, tu es venu ! " L'individu se retourna et serra l'enfant dans ses bras. Ses longs cheveux bleu clair flottèrent l'espace d'une seconde. " Que fais tu là ? " Questionna-t-il. Il lui expliqua tout, rajoutant quelques scènes héroïques, et le visage de Yuan se décomposa. Il les entraîna à l'extérieur de la ville d'un pas trébuchant. " Quoi que vous décidiez, dit-il d'une voix tremblante, ne retournez pas là-bas. - Oh, c'est sûr, on veut se faire tuer, ironisa Ida. - C'est juste...un moyen de se faire remarquer. Il meurt, et ne peut le dire, alors il le fait savoir. - Et Martel ? demanda-elle. - Disparue, déclara Yuan avec un mouvement de tête majestueux. Depuis plusieurs mois, aucune trace. " Il sortit de sous sa cape un livre recouvert de cuir sombre. Il l'ouvrit à la première page, et contempla les lettres ocre. " Ceci...commença-t-il, est un recueil contenant mon...notre passé, depuis mes 15 ans. Il vous aidera peut-être. Il contient la guerre ancienne, la façon dont nous prîmes le contrôle des deux mondes, atteignîmes Derris-Kharlan...Bien sûr, comment le groupe des Elus sauva les mondes, et le reste. La lente déchéance..." Il s'arrêta, laissant sa phrase en suspens, presque choqué par ses derniers mots. Sixte fit mine de poser une question et Ida posa sa main sur son épaule. Il baissa la tête, déçu. Alors qu'ils approchaient de l'auberge pour y trouver un semblant de repos heureux, une voix claire, cristalline et gaie se fit entendre. " Sixte ! Eh, Sixte ! Attends-moi ! " Celle qui le héla ainsi descendit du toit de la bâtisse en un saut, devant eux, masse à la main, regard joyeux et en même temps meurtrier. " Tu aurais pu me prévenir, mon petit Sixte... - Eya..., répliqua-t-il. Nous avons quelque chose d'important à faire. - J'en suis ravie, déclara la Eya en question. Si je puis être utile... - Non. " Son visage passa du quasi bonheur au sadisme pur. Elle empoigna le gamin par le col, lui colla son poing dans le ventre. Il cracha de la salive et du sang mêlés. Shayu tenta de la repousser de son sabre mais elle esquiva d'un salto arrière bien calculé. Ida jeta sa hache sur elle lorsqu'elle se rétablie, et esquissant un pas en avant, Eya glissa sur le côté. Elle fondit sur l'adolescent alors qu'il relevait sa lame et lui tordit le bras sans la moindre émotion. Pour finir, elle rattrapa l'enfant par sa natte. " Alors ? Moi ? Pas utile ? - Ferme-la, maugréa-t-il. - Mauvaise réponse. " Elle le refrappa au ventre. Vide.
2 Lorsqu'il se réveilla, il toussa un peu et se releva dans une pièce aux murs ivoire. Une peinture de l'arbre Yggdrasill était accrochée en face du lit. Il se mit debout et chercha sa chemise des yeux. Ainsi que son poignard. La porte s'ouvrit à la voilée avant qu'il n'ait pu faire un pas de plus. " Salut ! Alors ? Tu te sens mieux ? Cria presque Eya. - En pleine forme si on oublie le fait que je me suis pris une porte sur le pied...marmonna Sixte en la fixant sévèrement. - Tu peux déjà t'estimer heureux de pas être amoché au visage hein ? - Quel honneur...." Il trouva son arme et le reste de ses vêtements sur une chaise. Il contempla ses quelques bleus – surtout celui du ventre qui avait prit une couleur foncée. " Ils sont où les deux autres ? Remarqua Sixte qui n'avait pas l'air de trop s'en inquiéter. - Ils lisent un gros bouquin tout moisi, dit-elle avec une grimace de dégoût. - Quoi ?? - Ils LISENT un GROS BOUQUIN MOISI, tu comprends ou je te fais un dessin ? S'énerva-t-elle. - Quels salauds ! " Il descendit les marches en courant et en enfilant ses habits malgré ses blessures. " Qu'il est bizarre...et mignon héhéhé... " Soupira Eya avec un petit sourire timide avant de descendre à son tour.
3 " Enfin ! T'es réveillé et vivant ! S'écria Ida. - On a commencé à lire ce livre...Juste la moitié d'une page, intervint Shayu en voyant l'expression de Sixte. - Bande de..." Commença-t-il et Eya l'attrapa par la joue avant qu'il ne puisse continuer. Les deux plus jeunes s'assirent avec Ida et Shayu sur le banc et, malgré les plaintes d'Eya qui voulait une explication de la situation, ils parcoururent les lignes. Je me nomme Yuan. Mon nom, étant noble, ne me convient plus, car après les atrocités que nous avons commises...Je voyage avec mes compagnons pour stopper la guerre. Kratos, un humain. Mithos, et sa sœur Martel, des demi-elfes, comme moi. Mon cœur bat pour Martel...depuis que je l'ai vue... " Ce passage là ne raconte que son passé, dit Shayu. Ce n'est pas très important. - D'ailleurs, il me l'a raconté à moi ", répondit Sixte fièrement. ...s'éloigne. Lloyd Irving, le fils de Kratos, rétablit l'arbre et le nomma Yggdrasill, en mémoire de mon compagnon. Nul ne sait, pas même moi, ce qu'il déclara devant l'être du Mana. Ce dont je suis sûr, c'est qu'elle a ensuite tristement hoché la tête. Je considère ce jour en tant qu'année 0. A surveiller... Trois ans après, la demi-sœur De Zélos Wilder, Sélès Wilder, mourut d'une grave maladie pulmonaire. Abattu, l'ex-élu fit une dépression, avant de se marier avec la princesse de l'ex-Tesséha'lla. Alors que son héritier naquit, il se suicida en s'ouvrant la gorge, après avoir craché du sang toute la nuit. Quatre ans après la naissance de l'arbre, le duc Régal Bryant mourut lui aussi d'une maladie pulmonaire, sans famille, sans proches. Cette même année, je partis vivre à Isélia. Je fus frappé par la ressemblance de l'ex-élue et de Martel...Je vous laisse imaginer la suite...Colette mourut d'une insuffisance respiratoire quelques mois après la naissance de notre fils. Encore un deuil... Sheena Fujibayashi mourut un an plus tard, laissant ses deux enfants, son mari et son village dans la peine. Préséa Combatir, elle, se fit écraser par un arbre centenaire juste 5 mois après la naissance de sa fille, onze ans après Sheena. Elle paraissait avoir 30 ans, mais elle en avait 56. Lloyd Irving fut retrouvé mort, étouffé par le sang que contenait ses poumons, près de Flanoir. Raine Sage se suicida à l'âge de 127 ans, atteinte d'une toux qui lui déchirait les entrailles, selon son frère, qui lui mourut 2 ans plus tard, laissant une petite fille de cinq ans seule. " Tous...morts ? Murmura Sixte. - Apparemment, rétorqua Shayu avec une grimace. - Ce sont nos ancêtres ? " Demanda Ida. Shayu se contenta de hocher la tête, ferma le livre, se leva et partit vers le port. Eya restait assise à contempler ses doigts. Sixte toussa distraitement et suivit Ida vers le comptoir de l'auberge.
4 Ils restèrent un certain temps sans rien dire. Eya s'était mise à pleurer, Sixte la regardait, Ida passait et repassait frénétiquement d'une ligne à l'autre...et Shayu ronflait tel un bienheureux. Le gamin lui décocha un regard furieux avant de lui donner un gros coup dans le tibia qui le fit crier, autant de douleur que de surprise. Il grogna un peu. Plusieurs heures passèrent ainsi.
5 " Eh, vous autres ! ", cria Sixte, soudain enjoué. Shayu et Ida se retournèrent, Eya le foudroya du regard. " Yuan parle souvent de ce type, Kratos ! Si ça se trouve, lui aussi il est vivant ! - Et il est où ? Répliqua Ida férocement. - Il suffit de chercher, non ? Y a sûrement un passage où il en parle. " Le gamin prit l'épais volume et feuilleta nerveusement les pages. " Euh...C'est écrit << Kratos, allié ou ennemi, peu m'importe, s'en retourna à Derris-Kharlan pour conserver les exsphères du Cruxis, et aider les quelques demi-elfes encore en vie à guérir. >> - Et c'est où, Derris-Kharlan ? Questionna Eya en séchant les traces de ses larmes silencieuses. -...Quelque part...En haut je crois. - C'est-à-dire ? - C'est une planète, intervint Shayu, c'est même celle que ce Lloyd Irving repoussa à l'aide de l'épée éternelle, page dix-huit, ligne quinze. - Waouh, quelle mémoire, ironisa Ida. - Il faut encore trouver comment y accéder, dit-il comme s'il n'avait pas entendu la jeune fille. - Eh bien...Cherchons ", soupira Sixte. Ils cherchèrent, tournèrent les pages, inlassablement. " Là... Murmura Eya. Ça dit << Nous avons construit la tour qui mène au cieux, à Derris-Kharlan, ancienne patrie des Elfes. Cela prit un siècle, ou deux, mais le passage qui relit les deux planètes – puisque Sylvarant et Tesséha'lla n'en sont qu'une – fut achevé. >> - Cette tour est tombée, c'est marqué un peu avant toutes les morts, remarqua Shayu. - Il faut peut-être aller aux ruines ? - Ces ruines... Sont à côté de mon village, c'est là qu'est l'arbre. - Ah. On est mal, dit Sixte pour lui-même, mais à voix haute. - On essaye de retrouver Yuan alors. " Il referma le livre et le prit sous son bras. Les autres se levèrent et lui emboîtèrent le pas. Cependant, Yuan avait quitté Palmacosta il y a de ça trois heures, toussant un peu et titubant. Tandis qu'au matin, le petit groupe payait l'addition à l'auberge, le demi-elfe s'affala au pied de la colline sanglante qu'était devenu la place de l'arbre et fut dévoré par des lianes ensanglantées.
6 Sixte contemplait son bras gauche, toujours recouvert d'un bandage serré. Du sang suintait encore de temps en temps. " Ça te fait encore mal ? Demanda Ida, visiblement inquiète. - N-non, ça va, sourit-il difficilement. -...Fais voir, tout de suite. " Ignorant les gémissements plaintifs et les grognements, elle défit les bandes, bloquant son autre bras. Lorsque la blessure se révéla, elle tomba en arrière, sous le choc. Les chairs étaient devenues d'un rouge noirâtre, du sang coulait de quelques fentes pleines de pus, et l'exsphère du gamin brillait d'une lumière peu rassurante. Eya, qui se tenait à quelques mètres, s'éloigna en titubant, s'appuya à un arbre et gerba longuement. Sixte se remit debout, chancelant, tenant son bras de sa main droite crispée, gêné. " C'est... C'est pas grave, ça va passer, ça saigne déjà moins, je te le jure ", gémit-il pitoyablement. Il eut pour toute réponse un petit cri étouffé. Il tomba à genoux et pleura. Shayu s'approcha de lui et le prit dans ses bras, tout en posant un linge sur son bras. Les sanglots passèrent, au fur et à mesure que les minutes s'écoulèrent. Quand il fut calmé, il repoussa la toile, prit son exsphère de sa main libre et tira pour l'extraire. Des spasmes violents se déclenchèrent, et il relâcha sa prise. " Je peux pas. - Quoi ? - Je peux pas l'enlever. - Réessaye, insista Shayu. - Ça servira à rien. Elle est...Bloquée. Je sens des muscles qui s'y accrochent. - Mais qu'est-ce que tu raconte ? Une exsphère, c'est vivant, mais ça fusionne pas avec..." Sixte prit son poignard et entailla la chair de sa main. Des jets de sang noir giclèrent, et Shayu vit distinctement des tendons sur la sphère. Il se ressaisit, prit le poignet de l'enfant et l'empêcha d'abattre encore sa lame. Nouveaux pleurs.
7 " Voilà, sourit timidement Eya, ton bandage est refait. " Il se leva sans un mot. Elle le regarda s'éloigner avec tristesse. Après tout, en deux jours, ils avaient appris que leurs ancêtres étaient tous morts –suicides ou maladies-, que leur aide potentielle était sur une planète lointaine et presque morte dont le seul accès était un endroit à présent couvert de sang, habité par un arbre machiavélique affamé et qui grandit, et en plus le gamin avait chopé une gangrène ou pire, ainsi qu'une toux sèche. De super vacances en somme. " On part d'ici ? Questionna Shayu, nerveux. - Bonne question. Je vois pas ce qu'on peut faire, répliqua Ida. Sauver le monde, c'est bien beau, mais pour des gamins comme nous...Je voudrais rentrer au village...et que tout redevienne comme avant... - Le mal est fait. Alors ? Où ? - Meltokio, proposa Sixte. - Isélia, fit Ida d'une voix étouffée. - Asgard, dit Eya sans hésitation. - ...Je suis pour Isélia...C'est pas trop loin d'ici...Et peut-être que ce Yuan y est allé. - Bon...D'accord, mais jveux qu'on aille à Asgard aussi... " Vu que les autres restèrent silencieux, à part Shayu qui achetait des vivres, elle se tu. Ils partirent deux heures plus tard, en début d'après-midi. Si tout va bien, pensa Shayu, on arrivera ce soir, à la tombée de la nuit.
8 Ils arrivèrent finalement au milieu de la nuit. Aucun retard du bateau, mais Sixte restait à l'écart, titubant un peu. Eya réclama de la nourriture plus consistante qu'un peu de viande et de la salade, ils durent donc l'attendre qu'elle trouve un lapin qu'elle pourchassa durant 30 minutes, sans résultat. Elle se perdit, tomba dans un trou...Bref, Elle les retarda de deux heures et demie. Le gamin n'avait ni bu ni mangé depuis le matin. Shayu se demandait ce qu'il foutait là, et s'il n'allait pas partir tout de suite avec les vivres. A leur arrivée, il était si nerveux que la moindre plainte d'Ida causait une véritable tempête. Il l'injuriait férocement. Elle le menaçait. Isélia était devenu un grand village, presque une ville. Ils s'installèrent à l'auberge. Eya s'endormit dès qu'elle s'affala sur son oreiller. Sixte, après un jour sans repas, s'empiffra pendant une heure, buvant même par erreur de la bière –destinée à Shayu. Cela déclencha une bataille sans merci. Au matin, Shayu sortit de l'auberge avec une gueule de bois monstre. Il alla gerber vers la sortie du village, sans un regard aux villageois. Il s'essuya la bouche de sa manche puis alla vers un cours d'eau – tentant même de suivre le chemin, cependant il n'arrivait pas à marcher droit. Il plongea les mains dans l'eau claire, testant la température. Il s'avança, se boucha le nez et s'immergea pendant quelques secondes. L'eau glacée lui coupa la faculté de penser. Il sortit de la source, s'allongea sur l'herbe fraîche et s'endormit. A son réveil, il entendit deux voies. L'une féminine, parlant beaucoup, un peu trop aiguë pour être sincère, même. L'autre grave, menaçante, formant des phrases courtes, et en de rares occasions. " Eya ? C'est toi ? " Questionna-t-il en se tenant la tête. Elle apparut dans son champ de vision, à côté d'un homme grand, mince, blond, les yeux rouges, le regard froid. Plus glacé que l'eau –dont il n'avait qu'un vague souvenir d'ailleurs. " Ah, t'es réveillé ! Ça doit faire trois heures que tu dors je crois. - Je sais plus... - Alors c'est toi, intervint l'autre, le soi-disant type stupide qui se bourre la gueule avec de la bière dans laquelle on peut mettre du savon sans que tu t'en aperçoives ? - Salaud ! T'avais promit que tu lui dirais pas ! - Oups, ça m'a échappé désolé, dit-il sans paraître désolé du tout. - Comment ça ? Demanda Shayu, encore sonné. - Euh, rien ! Il a rien dit ! - Et toi, ton nom ? - Tries Brunel, de l'ancienne lignée du Mana de <<Sylvarant>>, d'après elle je suis un << descendant de l'élue >>. - Oh, alors t'es aussi de la famille de Yuan... - Comme tu veux, de toute façon je connais pas ce type. Bref, je me tire d'ici, vous êtes bizarres. Eya...pour ce baiser, sache que c'était juste pour passer le temps, je n'éprouve rien pour toi, j'aime pas les gamines, j'ai 19 ans tout de même. " Elle devint rouge, baissa la tête et regarda sur le côté. Shayu se releva et rattrapa Tries par le bras. " Ce qui c'est passé entre vous, je m'en fous, mais ce que t'as dit avec la bière... C'est vrai ?? - Oui. T'es qui toi ? - Shayu Fujibayashi, une connaissance de cette fille. " Au mot "connaissance", elle se cacha le visage de ses mains. Il se dit qu'il n'était pas très doué pour les relations humaines. " Il paraît que l'autre <<descendant d'élu>> est avec vous, non ? - Si tu veux parler de ce morveux, oui. - Jveux le voir. " Tries le fixa avec un regard meurtrier. Il le suivit à l'auberge. Ida était assise devant le bâtiment, furieuse. " Vous êtes pas sympas ! Quand je me suis réveillée, y avait plus personne ! Vous savez pas écrire un petit mot juste pour dire où vous êtes ? Cria-t-elle. - Désolé j'avais la gueule de bois. " Elle se rassit et ne lui adressa plus la parole. Eya retourna dormir. Sixte se trouvait sur le toit de l'école, les pieds battant contre une poutre, le regard dans le vide. Lorsqu'il le héla, il se releva brusquement, sauta et se rétablit à l'aide de son bras gauche, ce qui le fit tomber en avant, sur le menton. " Pourquoi tu m'appelles ? Demanda-t-il en se relevant difficilement. - Oh, je crois que tu vas signer un autographe, un fan, ironisa Shayu. - ...Les mecs c'est pas trop mon truc, t'es au courant...Dit Sixte en regardant Tries des pieds à la tête. - T'es un Wilder ? Demanda le blondinet. - Ouais. - Génial. Ça nous fait un point commun. " Sur ce, il prit un kunai dans l'étui accroché à sa jambe et attaqua au cou. Le gamin recula sur le coup de la surprise mais une petite entaille saignante s'ouvrit tout de même. Il sortit son poignard et se jeta sur Tries. Shayu restait bouche bée sur le côté, tandis que Sixte était projeté à trois mètres. Ses blessures, sa taille et sa force le désavantageaient grandement. L'adolescent sortit son sabre, repoussa l'enfant d'un coup de coude, et para l'estocade de l'autre. Tries tira un autre kunai et attaqua sur la gauche. Shayu pivota sur son pied droit et le frappa à la joue. Il s'écrasa mollement au sol. Sixte observait les deux adolescents combattre avec stupéfaction. Il les voyait à peine bouger – et le sang qui lui coulait sur les yeux n'arrangeait pas sa vision. Jusqu'au moment où le blond tomba au sol après avoir été frappé à la nuque. Shayu le prit par le col, et le traîna à l'auberge. |
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